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Créé en mars 2007

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Fury Magazine, toujours à la pointe de l'actualité d'il y a cinquante ans en arrière.

Nos garanties :

- Tous nos articles sont écrits sur des ordinateurs à fiches perforées gros comme une camionnette.

- Nos rédacteurs ne communiquent entre eux que par téléphone filaire.

- L'un d'eux est né avant 1960.


"Nous sommes l'avant-garde du passé."

Modern life is rubbish...

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... quoique...
Par Oddjob
  

"Dans des aventures sensationnelles, inédites… Spirou présente… Un type extraordinaire les amis ! Jean VALHARDI ! Un gaillard plein d’allant et de courage que vous aimerez. Comme vous aimez les héros de Spirou…"

Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire ! Précipitez-vous chez votre libraire favori et plongez-vous dans les aventures de VALHARDI, le célèbre détective dont la poignée de main, franche et ferme, était le signe de reconnaissance des membres du Club des Amis de Spirou. Eh oui, les belles éditions DUPUIS, nous proposent, enfin, une magnifique intégrale digne de ce nom, avec un premier tome regroupant les années 1941 à 1946, avec Doisy au scénario et surtout Jijé au dessin. Alors mieux qu’une distribution de cartes de rationnement gratuites… lisez les enquêtes de VALHARDI !

Vous En Voulez Encore ?

Trop chauve pour être une rock star, trop asthmatique pour être footballeur, pas assez alcoolique pour être écrivain, trop Français pour être Anglais, pas assez suicidaire pour être artiste, trop intelligent pour la télé-réalité. Il ne me restait pas grand' chose, et ce pas grand' chose, c'est devenu Fury Magazine. Hong Kong Fou-Fou


Rédaction :
wally gator logo Wally Gator : rugby de village, communion solennelle et charcuterie.
Eleve-Moinet-2.jpg  Elève Moinet : permis B, Première étoile, BEPC (mention Assez bien)
oddjob logo 2 Oddjob : KPM, RKO et Kop Boulogne.
barbidule-logo.jpg Barbidule : contradictions, bals de village et coloriage.
Getcarter logo Getcarter : mod, mod, mod.
hkff logo Hong Kong Fou-Fou : soins capillaires, huile de moteur et kilomètre arrêté.

N'hésitez pas à nous écrire : fury.mag@gmail.com (Pas de compliments, nous sommes modestes. Pas de critiques, nous sommes susceptibles. Pas d'insultes, nous sommes hyper baraqués. Pas de propositions à caractère sexuel, nous sommes fidèles.)
Vous pouvez également devenir fan de Fury Magazine sur Facebook (ici : Fury Magazine sur Facebook).
19 novembre 2014 3 19 /11 /novembre /2014 13:15

hkff logo Par Hong Kong Fou-Fou

 

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Ceux qui s'attendaient à lire un article sur le commissaire San-Antonio, Bérurier et compagnie, doivent être drôlement déçus. Désolé, mais je n'éprouve aucun intérêt pour l'oeuvre de Frédéric Dard. Non, ce titre emphatique me permet juste de clamer mon admiration pour le dessinateur italien Antonio Lapone, qui, parce qu'il continue de porter la flamme vacillante d'une certaine bande dessinée, mériterait certainement d'être un jour sanctifié. Même si, au vu de sa réponse à l'une des questions ci-dessous, je ne suis pas sûr que ça lui ferait plaisir !

Honnêtement, des auteurs encore en activité qui me donnent envie de franchir la porte de mon libraire, il n'y en a pas beaucoup. La plupart du temps, je repars après ma visite hebdomadaire chez mon fournisseur habituel avec une énième intégrale Tif & Tondu, sous le regard goguenard des jeunes venus chercher leur content de mangas. Lapone fait partie de ces dessinateurs dont on attend avec impatience la prochaine livraison. Vous le savez, à Fury Magazine on ne sort pas facilement la brosse à reluire, plutôt la paille de fer, mais ce nouvel album du duo Hautière/Lapone est proche de la perfection. Même si elle n'est pas de ce monde. Mais ce n'est pas grave, je vis dans un autre.

Les auteurs nous plongent dans celui, suave et glamour, d'Adam Clarks, un monte-en-l'air de haut vol qui se retrouve impliqué dans une affaire d'espionnage. Le personnage n'est guère sympathique : arriviste, calculateur, égoïste. Il ne pense qu'à sa pomme, Adam. Le scénario est conventionnel - d'aucuns diront, avec une certaine audace, puisque ça se passe quand même pendant la guerre froide, que c'est du réchauffé - mais efficace. Et, surtout, Antonio Lapone s'approprie cet univers extrêment codifié et en donne une interprétation graphique brillante. A la fois classe et classique.

 

Pour bien apprécier la lecture d'"Adam Clarks", il faut mettre un Blue Note ou une compilation d'Henri Mancini sur sa platine, s'installer confortablement dans un fauteuil "Lounge chair" des Eames, sous la lumière d'une lampe Pipistrello. N'hésitez pas à enfiler votre peignoir en soie préféré. Là, l'expérience sera parfaite.

 

Dire du bien de cet album ne me semblait pas suffisant alors, hop, ni une ni deux, j'ai saisi mon carnet à spirale, mis mon imperméable mastic (par-dessus mon peignoir en soie bien sûr) et sauté dans la Facel Vega de la rédaction pour aller en Belgique rencontrer il maestro. "J'accours, Bouillon !" me suis-je écrié en passant la première. Vous imaginez la rencontre : nous avons discuté de longues heures, devant la cheminée, au milieu des volutes de cigare et des effluves de cognac. Non bien sûr, je vous dois la vérité : je n'ai pas bougé de chez moi, tout s'est fait par l'intermédiaire de petits électrons qui ont vaillamment franchi la frontière franco-belge. Chienne d'époque ! 

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hkff logo Antonio Lapone, tout d'abord un grand merci d'avoir accepté de répondre à mes questions. J'imagine que vous devez être très occupé par la promotion de votre album.

Quand on sort de son libraire habituel, son "Adam Clarks" sous le bras, on se dit qu'on vient de faire une super affaire. Ce livre est une merveille. Personnellement, je ne l'ai pas lu tout de suite, je l'ai rangé sur une étagère dans mon salon, entre une monographie de David Bailey et un volumineux ouvrage sur Saul Bass. Regarder l'objet me suffisait. J'avais l'impression d'avoir fait l'acquisition d'une oeuvre d'art, ce qui, pour 19,50 euros (moins les 5% qui récompensent ma fidélité), constitue effectivement une sacrée affaire. Quand j'ai fini par l'ouvrir pour le lire, la sensation n'a pas été démentie. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on n'est pas volé sur la marchandise. La qualité est optimale, le carnet de croquis à la fin est splendide (j'ai déjà arraché trois pages pour les encadrer et les accrocher au mur...)
A l'heure où les éditeurs sont plutôt frileux et hésitent à "mettre le paquet" lors de la publication d'un album, comment expliquez-vous la confiance de Glénat à votre égard ?


logo-lapone-6.jpg Avant tout, un grand merci a Fury Magazine ! Mon éditeur, Frédéric Mangé, a travaillé avec moi depuis le début, on avait envie de faire un beau livre avant d'être un bel objet, de revisiter la ligne claire, la rendre plus moderne et surtout la faire sortir des rayons pour "fanatiques de la ligne claire",  et voici le résultat, un grand et bel album en format tirage de luxe ! Très courageux de sa part.

hkff logo Les planches sont incroyablement grandes, les dessins jaillissent des pages. Du coup, on est pris de pitié en songeant aux malheureux qui liront cet album sur une tablette numérique. Que pensez-vous de cette nouvelle tendance ? Comment voyez-vous l'évolution de la bande dessinée, des livres en général ? Vous-même, pensez-vous qu'un jour vous céderez aux sirènes du numérique ?

logo lapone 6 Je ne sais pas, il y a des albums à lire sur tablette numérique, comme pour certains romans, les blockbusters, les grosses briques de 500 pages, mais il y a des beaux livres à garder dans sa propre bibliothèque, à feuilleter, à exposer sur une table, je trouve que pour certaines bd c'est comme ca, il faut les voir en vrai, sentir l'odeur de l'impression, les avoir entre les mains, les exposer sur l'étagère d'une bibliothèque, parce que c'est ça le travail d'un éditeur, la production d'un livre, choisir le papier, le format, la couverture, pour défendre aussi le travail des libraires, pour leur donner un beau produit à demander et pas simplement une nouveauté à télecharger sur le net. De mon côté, je n'ai jamais téléchargé une seule bd sur ma tablette numérique, je dois dire que je suis encore vieille école, mais ce n'est pas à moi de prendre des décisions, si l'éditeur décide de mettre mes bd sur le net, c'est une autre option de plus pour découvrir Lapone. Parfois je télécharge des romans sur la tablette et après avoir lu quelques pages, j'achète le livre pour l'avoir dans ma bibliothèque (en bois, pas virtuelle).

hkff logo La planche dont vous êtes le plus fier dans l'album ?

logo lapone 6 Voyons… La page 29 ! J'ai complètement changé la mise en page classique pour créer quelque chose de très différent, j'avais besoin d'une grande case pour finalement montrer l'appartement somptueux d'Adam Clarks, pour explorer encore son univers, voir la ville au dehors de ces grandes fenêtres, le design de sa cheminée, les grands tableaux Art déco…

 
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adam-c2.jpg adam c3

 

hkff logo La ressemblance entre le jazzman d'Accords Sensibles et Adam Clarks est-elle voulue ou seulement le fruit du hasard ?

 

logo lapone 6 Non, ce n'est pas un hasard, j'aimais beaucoup ce personnage, à l'origine un peu Chet Baker, j'avais envie de l'améliorer et de le garder avec moi dans une autre aventure... Et voici Adam Clarks !


hkff logo Vous rappelez-vous de la première BD que vous avez lue ? Et de celle qui vous a fait penser "C'est ça que je veux faire plus tard" ? Je me doute de vos réponses, mais ne nous privons pas du plaisir de les relire encore une fois.

logo lapone 6 C'est vrai, mon choc artistique a été "Le Cimetière des éléphants" du maître Chaland, en édition italienne découverte chez mon libraire de Turin en 1997 (éd. Telemaco) mais mes origines en bd c'est plutôt les comics, dans les années 70 l'Italie était très forte dans les Marvel, je me rappelle encore la découverte de Kamandi de Jack Kirby dans le kiosque, c'était le numéro 4 des éditions Corno "L'arena demoniaca". Le personnage de Kamandi sur la couverture était très dynamique, son encrage puissant, très très différent des autres bd en circulation à l'époque, je pense à certaines couvertures de Diabolik ou Tex, d'ailleurs je n'ai jamais aimé ni Tex, ni Diabolik, ni les Bonelli en général, à part Martin Mystere de Giancarlo Alessandrini... et là je ferme la petite parenthèse.

 
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hkff logo De quels auteurs actuels vous sentez-vous proche ?

logo lapone 6 Difficile à dire, je regarde beaucoup les illustrateurs des années 50 et 60, en ce moment j'aime beaucoup Mignola, Cooke, Seth… J'adore les auteurs qui encrent encore les planches, je déteste les effets créés avec Photoshop, les faux effets à l'huile, les lumières, les effets spéciaux, j'aime voir l'encre de Chine, les épaisseurs de l'encrage. Bien sûr Jack Kirby, c'est un Maître de l'encrage ! J'adore l'encrage de Serge Clerc, il y a des planches de Chaland que Serge a encrées… elles sont sublimes ! Et voici encore un auteur que j'aime beaucoup ! Aujourd'hui la plupart des bd de certaines maisons d'éditions sont toutes mises en couleur de la même manière, mais je comprends bien que le public cherche ça… peut-être…

hkff logo J'apprécie particulièrement les hommages que vous rendez régulièrement à des maîtres des comics comme Jack Kirby. De toute évidence, vous êtes à l'aise avec les super-héros ; à mon humble avis votre style est parfaitement adapté à ces types aux larges épaules et à la mâchoire carrée. Du coup, n'avez-vous jamais songé à adapter l'une des grandes séries, Marvel ou DC notamment ?

logo lapone 6 J'aime les dessinateurs américains mais je n'aime pas les histoires de super héros, je regarde surtout les dessins. Mis à part quelques bons scénarios, le reste c'est toujours la même chose, à part Nick Fury de Steranko, les sagas de Jack Kirby comme "The New Gods", "Eternels", "Demon"… J'aime beaucoup Tim Sale, "Batman The long Halloween" c'est super comme histoire, plus adulte ! Mais aussi "The New Frontier" et "Parker" de Darwin Cooke...

hkff logo Puisqu'on parle adaptation. Je viens de lire "Expo 58" de Jonathan Coe et à chaque page je me disais "Voilà une histoire qui conviendrait à Antonio Lapone !" Y a-t-il un bouquin ou un film que vous aimeriez mettre en bande dessinée ?

logo lapone 6 Oui, "Le Locataire chimérique"  de Roland Topor.

hkff logo Comment partagez-vous votre temps entre bande dessinée, peinture, illustration ? Vous arrive-t-il encore de faire du dessin publicitaire ? Vos journées sont assez longues ?

logo lapone 6 Je me lève à 5h tous les jours sauf le samedi et le dimanche, le matin est consacré à la bd, j'ai besoin de beaucoup de concentration pour dessiner une planche et donc je profite du calme du matin, j'adore arriver à 9h et remarquer que j'ai encore la matinée à ma disposition. L'après-midi, c'est les tableaux et mes illustrations, mais pour le moment pas trop de dessins de pub, je travaille beaucoup pour ma prochaine expo chez Champaka pour le mois de février 2015.  Ma journée s'achève vers 17h
.

 

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hkff logo Pouvez-vous faire partager à nos lecteurs votre pire souvenir de dessinateur ?

logo lapone 6 Bien sûr que oui, dessiner pour les éditions catholiques, dessiner, par exemple, des "Jésus notre Seigneur", supporter des bigotes maîtresses d'école qui m'obligeaient à le dessiner de manière réaliste comme sur certaines icônes russes par exemple… Une expérience sublime ! Voilà, partager mes pires souvenirs m'aide à les digérer comme pendant une séance de psychanalyse… Merci Fury M.

hkff logo Comme nous à Fury Magazine, vous êtes résolument attiré par le "rétro", sans tomber dans le passéisme pleurnichard. Comment expliqueriez-vous à votre psychanalyste, encore lui, cette attirance ?

logo lapone 6 Peut-être parce qu'on cherche à retrouver le beau, l'élégance, l'esthétique… Il suffit, par exemple, de regarder certains dessinateurs lors des dédicaces, la plupart ils sont habillés comme des gamins, t-shirts de Superman, shorts, faire de la bd c'est un travail, alors pourquoi s'habiller comme à une fête de carnaval ? On peut avoir une touche d'élégance même avec une casquette de barman bien sûr (Note : ici j'ai un doute. Antonio a-t-il vraiment voulu dire "barman", ou plutôt "Batman" ? Un barman porte-t-il une casquette ? Le mystère demeure) mais c'est très difficile, après la question est toujours la même: "C'est votre vrai boulot ? Vous faites vraiment ca pour vivre ?" Moi Je cherche toujours l'élégance dans mon travail, c'est pour ca que je regarde en arrière...

hkff logo Vous êtes Italien, natif de la ville de Fiat qui mieux est. Pardon pour le cliché, mais vous devez forcément aimer les voitures. Celle qui vous fait rêver, c'est quoi ? Et celle qui vous transporte au quotidien ? En espérant pour vous que la réponse est la même aux deux questions...

logo lapone 6 Alors… Je suis un Italien atypique moi, et je vais répondre en même temps à la question suivante. Je n'aime pas les voitures, elles sont nécessaires pour nous conduire quelque part mais si je vois une voiture qui me dépasse sur l'autoroute, c'est ma femme qui dit: "C'est une XXXX, 450 chevaux, cylindre XYXZ…" Pour moi, elle reste une voiture.

Et niveau football… Hem... Je n'aime pas le football ! Mon père a cherché désespérément à me faire participer à des matches mais sans succès, à l'âge de 4 ans il m'avait offert des chaussures pour jouer… Elles sont restées dans la boîte.
Mais… et là je dis mais… à choisir je préfère Torino, surnommé le "Toro" des années 40, l'équipe qui malheureusement s'est écrasée à l'approche de l'aéroport de Turin sur la colline de Superga qui domine la ville, une vraie tragédie qui a ramené l'équipe dans la gloire du ciel… Une triste soirée de 1949...


hkff logo Vous êtes né à Turin. Cliché N°2 : plutôt Torino ou Juventus ?

 

logo lapone 6 Voir plus haut.


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hkff logo La question que je me pose régulièrement, sans jamais arriver à une réponse satisfaisante. Si vous ne deviez garder qu'un seul livre, qu'un seul album de bande dessinée, qu'un seul film et qu'un seul disque, ce serait quoi ?

logo lapone 6 Livre: "Le Locataire chimérique"  de Roland Topor. Album de bande dessinée : "The Demon" de J. Kirby. Disque : sans doute "The Nightfly" de Donald Fagen.

hkff logo Comme répondre à la question précédente a peut-être été frustrant, expression libre : pourriez-vous nous décrire en quelques lignes l'univers "Antonio Lapone" ?

logo lapone 6 Mon univers ? Mes livres, pas nécessairement la bd, j'aime surtout les biographies, les romans de S. King,
R. Matheson, mais aussi des séries télé que je préfère à certains films pour le cinéma, j'adore Les Sopranos, mais aussi Breaking Bad, Boardwalk Empire, The Newsroom, Mad Men bien sûr ! Inviter les amis chez nous, préparer à manger pour tout le monde, j'adore cuisiner, pas des plats compliqués, des pizzas, des pâtes aux olives vertes avec basilic, ail et vin blanc, me promener dans les villes, prendre beaucoup de photos, écouter de la musique… Des choses simples.


hkff logo Antonio Lapone, merci beaucoup pour le temps que vous avez consacré à répondre à ces questions. Encore une fois, mes plus vives félicitations pour le magnifique album que Régis Hautière et vous-même venez de nous offrir. En espérant vous croiser un jour lors d'une séance de dédicace, bonne continuation !

logo lapone 6 Un grand merci à vous !

 

Et comme l'équipe de Fury Magazine compte dans ses rangs trois inconditionnels, pour terminer cet article, voilà les oeuvres d'Antonio Lapone qu'on peut trouver sur nos murs.

 

Chez l'élève Moinet :

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Chez Oddjob :

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Chez Hong Kong Fou-Fou :

nick fury

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8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 07:14

Eleve Moinet 2 Par l'élève Moinet

 

Après avoir passé 6284 heures sur les pages Chaland d'Ebay et être tombé 12256 fois sur "le chaland qui passe", vous l'avez compris plus vite que moi (l'émotion !), me voici enfin vengé. L'heure de la rédemption a sonné. Je suis donc fier de vous présenter le "(Yves) Chaland qui passe". Chaque mois, un collector rien que pour vous. Je viens de faire les comptes, cette rubrique devrait durer 12 ans et 3 mois.
PS : Nous cherchons toujours un volontaire pour "la place du Stanislas (Barthélémy)" et pour "le Saint-Paul-en-(Luc) Cornillon".


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Que faire, si vous êtes en panne, trempé et que vous ne pouvez payer votre civet de marcassin ? Simple : attendre qu’un jeune châtelain vienne régler votre addition (moi, c’est ce que je fais à chaque fois). A vous et vos amis à vous. Les Amis de Freddy®, puisque c’est de lui dont il s’agit. Freddy, Freddy Lombard, croisement improbable entre Tintin et Woody Woodpecker, sur la route de Sedan. Mais qu’allait-il donc faire là-bas ?

Puisque nous sommes entre amis, permettez-moi de m’adresser sans plus attendre à ceux de Freddy et plus particulièrement aux plus portés sur la bouteille, ainsi que ceux ayant perdu la foi. Ou les deux à la foie, heu à la fois. Si cet été*, vous visitez, incognito, le château de Bouillon, armés de pelles et de pioches, dans l’espoir de voir s’il subsiste des restes, dans le fût de chêne qui s’y trouve, eh bien n’oubliez pas d’emporter un chandail. En effet, la crypte secrète (dont l’existence l’est restée par la faute d’une page essentielle arrachée au testament de Godefroid de Bouillon et qui ne fut d’aucune utilité pour son voleur, car les chiffres sur le plan qui s’y trouvaient renvoient à des versets de la Bible et qui fut retrouvée par le Duc de Bouillon après de longues recherches parmi les archives des Comptes de Flandre à Gand, dont les acrostiches et les devinettes révèlent que la lourde dalle ornée du sceau des Bouillon et munie d’un anneau rouillé, faisant office d’ouverture dans la salle la plus basse du château, est dissimulée par une couche de terre et de pierraille) est humide. Mais attention qu’un vil percepteur, acoquiné à une horrible sorcière, ne veuille vous y enfermer afin de créer une organisation internationale du crime et instaurer une tyrannie planétaire, pire que le communisme. Brrrrr… Mais ? Ah ah ah, ce n’est pas un percepteur mais un précepteur ! Ouf, j’ai cru qu’un contrôle fiscal inopiné allait me tomber dessus. En tout cas, c’est décidé, je ne relirai plus jamais le Testament de Godefroi(d) de Bouillon en ayant bu un coup.

 

Mais, pourtant, néanmoins… Et si le trésor de Godefroi(d) de Bouillon n’était pas caché dans un tonneau au fond d’une crypte (dont l’existence l’est restée par la faute d’une page essentielle, arrachée au testament de Godefroid de Bouillon et qui  ne fut d’aucune utilité pour son voleur, car les chiffres sur le plan qui s’y trouvaient renvoient à des versets de la Bible, et qui fut retrouvée par le Duc de Bouillon après de longues recherches parmi les archives des Comptes de Flandre à Gand, dont les acrostiches et les devinettes révèlent que la lourde dalle, ornée du sceau des Bouillons et munie d’un anneau rouillé, faisant office d’ouverture dans la salle la plus basse du château, est dissimulée par une couche de terre et de pierraille) humide ? Et s’il avait été découvert par la mystérieuse Miss Atoomstijl sur l’étal - bien achalandé - d’un brocanteur bruxellois ? Et si c’était le gros paquet d’épingles de l’expo 58 allant avec le N°2 de la collec Atomium ? Et si, pour ne pas rester en reste, le président des AdF®, à l’instar de Godefroid de Bouillon à l’orée de sa croisade, faisait vœu de dénuement et se débarrassait de toutes ses richesses matérielles afin de partir combattre les infidèles (à la ligne claire), hein ?*... Bon sang, mais c’est bien sûr ! "Garçon ? Remettez-nous ça !"

 

* Cette rubrique est très mal mise à jour.

* Il se murmure que toutes ces richesses seraient présentées sur les marches du parvi de la médiathèque de Nérac le premier weekend d'octobre.

 

Indice de rareté : 3,5/5

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9 juin 2014 1 09 /06 /juin /2014 06:36

oddjob logo 2 Par Oddjob

 

Souvenez-vous de la règle d’or assénée par Sir Alfred : "Plus réussi est le méchant, plus réussi est le film !"

Et Hitchcock de nous offrir un des plus beaux méchants du 7ème art en la personne de Philip Vandamn (James Mason) dans North By Northwest : froid, élégant, intelligent…


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Mais si on ne les compte plus au cinéma ou en littérature, si les scénaristes et les romanciers leur ont donné des lettres de noblesse, la bande dessinée, quant à elle, ne nous a offert jusqu’à présent que peu de grands et véritables méchants.

A commencer par les deux géants de la BD "franco-belge" !

En effet, ni Franquin ni Hergé ne s’illustreront par des représentations flamboyantes du "Mal".

Un Zantafio, un Zorglub ou un Héléna offriront davantage des visages de tyrans pathétiques, de savants doux dingues, de crapules sans génie… Et que dire d’un De Mesmaeker, figure exemplaire du grand patron ventru et finalement très petit bourgeois !

Pareil chez Hergé. Muller ? Faux monnayeur et faux docteur, juste un aventurier sans gloire. Les frères Loiseau ? Des marchands/voleurs d’art sans éclat. Spalding ? Son côté British bon teint ne l’empêche pas de n’être qu’un secrétaire particulier veule et mesquin. Ne disons rien de Rastapopoulos, ignoble de ridicule et de mauvais goût.

Seuls Jurgen et Wolff remontent le niveau de la "méchanceté" hergéenne : le premier par son fort caractère de lansquenet prussien, le second lavant sa félonie dans le suicide expiatoire ! Bref, deux beaux exemples d’élégance et de distinction machiavélique.

 

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Et puis qui d’autre ? La belle et néanmoins redoutable Lady X, le Général "Tête Jaune" Allister, l’ambigu Arbacès (ennemi juré du non moins ambigu Alix !), le capitaine Georges Town (qui affrontera Théodore Poussin au large de la Malaisie)… Certes, de beaux spécimens de salopards !

Mais il faut bien reconnaître qu’un trio de tête diabolique se détache allégrement.

En numéro 3, sans doute le vrai "héros" des aventures de Blake et Mortimer, le Colonel Olrik ! Il apparait dès la première planche du premier tome du Secret de l’Espadon : vêtu de son uniforme d’inspiration russo-nipponne, coiffé de la chapka aux armes de l’Empire Jaune, la fine moustache "errolflynnienne", le profil aquilin… D’un seul coup, tout ce que l’on imagine être les attributs d’un mauvais parfait sont là ! L’élégance, le raffinement et le charme en plus…


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Car voilà ce qui transcende le "contre" héros, il doit être au dessus du simple mortel… La méchanceté est un art qui n’est pas à la portée de la première petite frappe venue. Une crapule, une vraie, est un aristocrate du mal, d’où cette classe nécessairement inhérente à tout mauvais de génie.

Il est cependant regrettable pour l’image d’Olrik, que Jacobs lui-même en ait fait un vulgaire chef de bande dans L’Affaire du Collier… Quelle chute de standing : de chef du 13ème Bureau de Basam-Damdu à gangster du milieu parigot !

Il n’empêche… Pour celui qui porte aussi bien le cynisme et la cruauté que le monocle et le fume-cigare, il reste avant tout une belle figure de l’aventurier à la sauce mercenaire, ne lui manquant qu’une touche de dandysme désinvolte.

Cette touche, justement, qu’apporte indéniablement le personnage d’Axel Borg, le dauphin de notre palmarès machiavélique.

Sa première apparition est à son image : dernière case de la planche 21 de La Grande Menace, on ne voit qu’une jambe habillée d’élégants jodhpurs… Et la planche suivante de dévoiler le fier cavalier, la barbe finement taillée, emprunt d’une morgue toute aristocratique, propriétaire de la "Tour Noire".

La "menace" ayant été anéantie par Lefranc (un peu aidé en cela par toute l’armée française et surtout par Jeanjean…), Axel Borg s’en sortira : toujours bien mis et au volant d’une Ferrari 250 GT Europa, direction l’Italie !  La partie est perdue… Qu’à cela ne tienne, pour Borg cela n’a finalement que peu d’importance. Car une certaine désinvolture caractérise notre homme. C’est un dilettante du mal !

Ainsi, dans L’Ouragan de Feu, Borg reviendra à nouveau menacer le monde (et à nouveau Lefranc y mettra un terme, toujours aidé par Jeanjean…), par contre sa fin semblera définitive… jusqu’au tome suivant : Le Mystère Borg. Sans aucun doute, l’un des deux meilleurs albums de la série (avec Le Repaire du Loup, dessiné par Bob de Moor, mais sans la présence de Borg en vilain de service) et pas seulement parce qu’il porte le nom de l’ennemi intime du journaliste du Globe. Tout y est : son goût des plans audacieux (cette fois, une bombe bactériologique), des lieux engageants (stations de ski suisses, Venise), des voitures qui le sont tout autant (Jaguar MK2) et des tenues stylées (anorak et toque en astrakan).

 

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Le reste de ses mésaventures (je ne parle que de celles imaginées par Jacques Martin) continuera à mêler grandiloquence conspirationniste, terrorisme international et société secrète, notre ami Borg passant allégrement de l’un à l’autre avec un plaisir non dissimulé.

Cependant, il lui manque encore le petit quelque chose faisant de lui le roi du crime… Le mystère !

Et côté mystérieux, notre champion, notre maître ès malfaisance ne peut être que Monsieur Choc ! Coiffé de son heaume, habillé d’un smoking, rivalisant de machiavélisme et d’humour noir, il tire sa puissance de son anonymat. D’où tous les fantasmes, les suppositions possibles.

Et en ce sens il n’est pas loin de ressembler à Fantômas. D’autant plus, que Will et son fidèle Rosy (le véritable créateur de Choc) auront l’audace (Tif et Tondu étant jusque-là une série humoristique, un peu lourdingue) de lui offrir moult bases secrètes et demeures sophistiquées. Prenez Tif et Tondu contre la Main Blanche ou La Villa du Long-Cri : on ne reverra que rarement en bandes dessinées un bureau de criminel international aussi beau. Ici ni tape-à-l’œil bling bling, ni faute de goût racôleuse. Mais du style, rien que du style…


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Et aujourd’hui, voici que le propre fils de Will, Eric Maltaite (421 et le méconnu Carrefour de Näm-Pha) et Stéphane Colman (l’auteur de l’indispensable White le Choc dans la non moins indispensable collection Atomium de chez Magic Strip), tous deux adoubés par Rosy, tentent de lever le voile sur la personnalité de Choc, de dénouer les fils d’une enfance digne des romans de Dickens.

La violence et la cruauté sont au rendez-vous. Suffisent-elles à expliquer l’ambition criminelle de notre personnage ?  Sans doute pas, ce serait trop simple.

L’essentiel est ailleurs. Une mini série (en deux forts volumes) vient (enfin) de mettre à l’honneur (et avec talent) un prince du crime.  LE Prince du Crime.

Heaume sweet heaume…

 

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21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 06:55

Eleve Moinet 2 Par l'élève Moinet

 

Michel, Dan, Jimmy, Marc, Ric… Les jeunes gars du style rétro

 

Ce mois-ci : Michel Vaillant dans Le retour de Steve Warson, ou quand Steve devient un Hipster


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Vous n’allez pas me croire, mais j’aurais aimé vivre dans un monde parfait. Dans un monde où tout aurait été possible et pas probable. Un monde où je serais tombé à chaque fois sur la rue de la Paix, sans même ramasser les 20 000. Un monde où je garderais mes illusions et le Coca light ses bulles. Un monde où elle ne m’aurait pas laissé tomber. Ma voiture à pédales rouge avec son pot d’échappement chromé. Un monde où Maxime Bossis aurait réussi son tir contre l’Allemagne en 82, et Kostadinov raté le sien en 94. Un monde où Morrissey aurait résisté au temps comme Oscar Wilde à la tentation. Ou plutôt le contraire. Un monde où toutes les chansons blues de Let it Bleed auraient été sur la même face et toutes les chansons rock sur l’autre. Mieux que les Beatles, le concept. Un monde où David Bowie n’aurait jamais repris Let’s spend the night together des Rolling Stones et aurait gardé All the young dudes à la place. Un monde où David Bowie n’aurait jamais sorti Pin ups, mais un EP 4 titres bien sixties. Collector assuré. Un monde où Lou Reed aurait été un peu moins et un peu plus. Un monde où les Sex Pistols n’auraient jamais sorti d’album. Que des 45 tours. Légende  assurée. Où Love will tear us apart serait resté sur Closer. Le genre de chanson qui vous pose un album pour l’éternité. Un monde où Adolphus Claar aurait eu 48 pages et un dos toilé bleu ciel et Bob Fish Detectief un dos bleu marine et plein de mots belges en plus sur le tableau noir. Un monde où Tintin au Tibet aurait eu sa belle couverture blanche, toute blanche et Spalding, des pattes d’éléphant, du moins son pantalon, à l’aéroport de Djakarta. Un monde où Atlas, pas les déménageurs, mais les faiseurs de petites voitures en boite, n’auraient pas oublié Fantasio sur son vélo dans la boite de 203 de La mauvaise tête. C’est chaque fois sur Spirou que ça tombe ce genre de truc, c’est pas possible ! Un monde que Théodore Poussin aurait parcouru sans ces sempiternelles étiquettes de bagages consignées sur la couverture. Un monde où Le mystère de l’Atlantide aurait son début et L’homme au masque de cuir n’aurait pas sa fin. Un monde où Le retour de Steve Warson n’aurait pas le sien, ni la sienne. De début et de fin.

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Revenons sur Terre. Prenez votre Le retour de Steve Warson, arrachez proprement mais fermement les 3 premières pages. Craaac. Faites-en de même pour les 7 dernières. Craaaaaaac. Si c’est un album de la collec du Lombard, le temps aura rendu cette opération plus aisée. A la poubelle ces 3 + 7 = 10 pages inutiles.  Commencez votre livre à la deuxième case du troisième strip : un coureur surgit hors de la nuit et court vers l'aventure en courant. Barbu, chevelu, jean slim à revers, boots casuals, mais, mais… c’est un Hipster ?! Non, c’est Steve ! Steve Warson. Où court-il ? Chez Killywatch, rue Etienne-Marcel, pour s’acheter une chemise à carreaux ?  Non. Steve, Steve Warson tente d’échapper à Pablo. Pour le coup, il aurait mieux fait d’emporter son pignon-fixe.

-  Questions : dans quel album un autre personnage tente d’échapper à ses poursuivants sur des quais humides ? Et qui sont-ils ?

- La Marque Jaune bien sûr, et Scotland Yard bien entendu.

Et qui pour l’aider ? Personne, tintin ! Mais si, enfin,  Michel ! Michel Vaillant qui monte de nuit sur le cargo, comme le fera Axel Bauer 20 ans plus tard, pour rechercher son copain (doublement) ravi.

- Question : dans quel album un héros monte-t-il sur un cargo pour rechercher son ami prisonnier ?

- Tintin sur le Pachacamac pour rechercher Tournesol bien sûr. Comment ça, personne ? Mais si, Tintin. Ah, Tintin !

Et quand, après avoir pris des pains dans la gueule, pour retrouver son copain perdu qui en a pris plein la tronche (de pain perdu) en guise de dessert, il est jeté par-dessus bord dans la Mer du Nord (brrrr), qui c’est qui vient le repêcher ? Réponse à la ligne…

Yves ! Yves Douléac, le minot de Marseille, monté à Amsterdam pour servir de maître-nageur-sauveteur à son champion de patron. C’est que ce n’est plus un "petit v", le petit. Fraîchement émoulu de l’école Vaillante, c’est un "grand v" maintenant. Comme maman Douléac doit être fière de lui. Dommage  que l’auteur n’ait pas choisi de nous faire vivre les deux histoires en parallèle, de manière linéaire, avec suspens à la clef (à molette), plutôt que de nous la faire réciter par récitatif interposé par le jeune Provençal. Le charme du direct, on dira ce qu’on veut…

- Question : qu’auraient dû lui administrer ses ravisseurs pour être sûr qu’il coule à bien pic ?

- Du gaz o.x 2 z,  comme dans Tintin en Amérique, bien sûr.

Repêché, repassé, séché, blanchi, il faudra encore à notre champion affronter le cynisme, le découragement, le désespoir et… la prévenance de son ami. Comment Michel se retrouve-t-il bordé, après s’être endormi sur son lit (planche 39), hein ?... N’en voulons pas à l’auteur. Son héros est dans de "beaux draps". Lui aussi. Cette histoire, c’est la nôtre, c’est la sienne. C’est son album le plus personnel, le plus noir. Celui qui n’a rien d’alimentaire (mon cher Warson). On ne peut s’empêcher de l’imaginer en repérages dans les parages, promenant son mal de dents sur le port d’Amsterdam, son carnet de croquis trempé à la main. S’essayant à la gnôle au Caïman bleu.  "Allons, il le faut, c’est pour l’album". Luttant contre la fatigue et l’ennui pour hachurer méthodiquement le ciel batave. Réveillé par le bruit du port à l’Amstel-Hotel... Taraudé par son histoire… "Comment sortir mon héros de ce mauvais pas ?... Le FBI, encore ? Pourquoi pas la gendarmerie nationale tant qu’on y est !... Pourquoi pas une femme ? Oui, une femme, douce et solide dans ce monde de brutes… Tiens, ça me rappelle ma cheftaine avec ses gants et ses socquettes blanches… Hubertine !" Que mes collègues, mais néanmoins amis, me pardonnent de parler en leur nom après celui de l’auteur, mais Hubertine est la femme modèle que nous aurions tous aimé connaître. Simple, réservée, efficace, cette Miss Marple de choc résout à elle seule la fin de l’histoire. En plus, elle a le bon goût de donner rendez-vous à Michel devant "La ronde de nuit" de Rembrandt, lui qui sort à peine de la "Route de nuit". Scène hitchcockienne, digne de La mort aux trousses, s’il en est. Il y a du Eve Kendall dans Hubertine. Hubertine ? Une femme, une vraie. D’ailleurs Steve ne s’y trompe pas. Ses adieux à sa sauveteuse sont bouleversants. Champion au grand cœur.

- Question : à quels sympathiques héros nous font penser Yves, Hubertine et Michel réunis devant une toile de maître dans un musée d4amsterdam ?

- A Bob et Bobette et Monsieur Lambique devant une toile de Pierre Brueghel l'Ancien, dans un musée d'Anvers, au début du Fantôme espagnol bien sûr.

 

Voilà. A l’attention des plus pressés et des plus influençables d’entre-nous, nous allons vous proposer un résumé et un conseil.

Le résumé, le voilà : Michel et Steve, qui s’est fait pincer, tombent à l’eau. Qui reste-t-il ? Les deux bien sûr.

Le conseil, le voilà : et si vous rappeliez aujourd’hui, maintenant, là tout de suite, un vieux copain oublié ? Retenu par des forces maléfiques (en clair, sa bonne femme), comme Steve a rappelé Michel du Caïman bleu ? Allez, faites le premier pas. Donnez-lui rendez-vous, passez un moment vraiment marrant dans un endroit vraiment sympa, à vous rappeler le bon vieux temps. Sortez dans la rue, regardez le soleil qui brille, prenez votre ami par l’épaule, comme Michel et Steve à la fin de l’histoire.

- Et si on allait chez moi ?

- Et pourquoi faire ?

- Pour relire un bon Michel Vaillant.

- Oui, si tu veux.

- Allez, viens.

 

Intensité dramatique : *****

Valeurs familiales : *

Valeurs sentimentales : ****

Données historiques : **

Valeurs morales : ***

moinet-4.jpgL'élève Moinet au début de sa résistible ascension

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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 06:44

hkff logo Par Hong Kong Fou-Fou

 

Schnock 4

 

J'aime lire. Beaucoup. Je pourrais même en faire mon activité N°1, s'il ne fallait pas de temps en temps bouger pour que les muscles ne s'atrophient pas. Des romans, d'abord. Mes auteurs préférés ? Des écrivains bourlingueurs comme Hemingway, Kessel ou de Monfreid, des hommes à la fois de lettres et d'action, qui me permettent d'arpenter le monde, mollement allongé sur mon lit, telle une méduse sur son radeau. Grâce à eux, ma lampe de chevet devient ma liseuse de bonne aventure.

Des BD, aussi. La production actuelle m'intéressant assez peu, je reviens toujours aux classiques. Franquin, Tillieux, Will. Avec leurs héros en noeud papillon à l'âme aussi claire que la ligne qui les matérialise. Je les relis inlassablement, pour être sûr qu'il ne me manque pas une case.

Et puis des magazines. C'est pratique, un magazine, ça ne demande pas le même investissement en temps qu'un bouquin. Assis en terrasse au café, on lit quelques lignes entre deux jolies paires de jambes qui passent ; le soir dans la cuisine, on survole un article en surveillant la cuisson des spaghetti (7 mn si vous les aimez fermes, 8 mn al dente, 9 mn bien cuits) ; au coucher, on feuillette quelques pages avant de tourner celle de sa journée et sombrer dans un sommeil réparateur. La question est : quel magazine faut-il élire et lire ? A chaque fois que je vais chez un marchand de journaux, j'erre longuement devant les présentoirs, comme une âme en peine, sous l'oeil inquiet du commerçant qui se demande si je ne vais pas lui braquer la caisse. J'ai l'air suspect, je ne suis que circonspect. Parce que s'il y a du choix, il y a aussi beaucoup de déchets.

J'écarte d'emblée Télérama ou les Inrockuptibles, pour des raisons évidentes que vous comprenez si vous êtes moi. Je préfère encore relire ma feuille d'impôts plutôt que de toucher à ça. Tout juste bon à lobotomiser les bobos. De la presse-purée.

Pareil pour L'Express, Le Point, Le Nouvel Obs'. Ca peut passer dans une salle d'attente avant d'aller se faire arracher une dent, mais de là à les ramener chez soi, non.

J'aime bien Idéat ou AD, mais après j'ai l'impression d'habiter un taudis, je houspille les enfants pour qu'ils rangent leurs chaussettes qui traînent. Et puis s'il y a beaucoup à regarder, il n'y a pas grand chose à lire.

Vient ensuite toute cette presse masculine, les GQ, Optimum, Lui, Edgar, Monsieur et consorts. Ca se veut différent mais ça interviewe toujours les mêmes personnes, les mêmes réalisateurs, auteurs, acteurs. Ca ne prend pas de risque, ça recherche le consensus, ça fait dans l'entre-soi. C'est vu et revues...

The Good Life s'en sort un peu mieux. Mais je leur reproche de consacrer trop de pages à l'économie. J'arrive à peine à gérer mon PEL, comment voulez-vous que ça m'intéresse ?

Les magazines musicaux sont ennuyeux. Ou peut-être est-ce surtout la musique actuelle qui l'est ? Pas mieux avec les titres consacrés au cinéma, à l'exception parfois de So Film, qui est au monde des salles obscures ce que So Foot est à celui du stade.

So Foot, justement, c'est le seul qui trouve vraiment grâce à mes yeux. Je l'ai déjà dit, je n'y connais pas grand chose en foot, mais leurs articles sont drôles, bien écrits, et parlent assez peu de foot, finalement. 


Schnock

 

Et puis, récemment, j'ai découvert Schnock. La révélation. L'illumination. Les anges dans nos campagnes. L'éruption du Karamako. Et en parlant de KO, c'est en titubant comme un boxeur qui aurait croisé le poing de Mohamed Ali que je suis sorti de ma première confrontation avec ce monument d'érudition en matière de culture populaire qu'est Schnock. Comment ne suis-je pas tombé plus tôt sur ce truc-là ? Schnock, c'est ce que pourrait être Fury Magazine, si on avait plus de temps, plus d'argent et, mon Dieu que c'est difficile à écrire, plus de talent.

En voilà un, de magazine décalé, impertinent, intelligent, qui ne cherche pas à plaire à tout le monde (qui ne cherche pas à plaire tout court, d'ailleurs). Il n'y a qu'à regarder les dessins de couverture pour savoir à quoi s'attendre : Jean-Pierre Marielle pour le N°1, avec cette légende "Le travail? Non merci". Lui ont succédé Jean Yanne, Daniel Prévôt, ou encore Amanda Lear. On est loin des sempiternelles "unes" tapageuses consacrées aux denières frasques de la dernière révélation du showbiz.

Et ce slogan : "La revue des Vieux de 27 à 87 ans" ! Moi qui comme seule tablette possède un désuet Telecran, vous pensez que ça me parle.

Schnock aborde tous les sujets mais en se focalisant quand même sur le passé, avec une prédilection pour les années 70, voire 80, l'époque où Mesrine chantait "En cabane au Canada", où Broc et Chnok, justement, animaient les mercredis après-midi télévisuels, où Trésor enregistrait son "Sacré Marius".

Tous les sujets, vraiment. Même les plus improbables. Jugez plutôt (l'adverbe, pas le chien. Il est innocent) : quel autre magazine a interrogé la personne qui a fabriqué les derniers gadgets de Pif ? Quel autre magazine a mis au sommaire du même numéro Jean Seberg et Groquik ? Quel autre magazine a fait revivre Mort Shuman ? Quel autre magazine nous a appris quelque chose de neuf sur les Shadoks (via mon vieux camarade Thierry Déjean, que je salue ici) ?

La mise en page est sobre et élégante. Les articles sont fournis, on est loin de l'arnaque d'une certaine presse où, une fois enlevés les titres hauts comme un immeuble et les photos pleine page, il reste autant de texte que dans une blague Carambar (et souvent du même niveau, d'ailleurs). Là, c'est du sérieux. 50 pages sur le diptyque "Un éléphant ça trompe énormément" et "Nous irons tous au Paradis" dans le dernier numéro, on peut dire qu'on fait le tour du sujet. Dans le même numéro, ils arrivent à sortir 2 pages sur un album d'Yves Simon, ça force le respect, moi j'aurais du mal à accoucher de 2 lignes. Autre avantage sur la concurrence : à notre époque où le consumérisme nous consume, il n'y a pas de publicité. Vous avez bien lu (grâce à vos lunettes Afflelou, bien sûr. Et n'oubliez pas que la seconde paire ne coûte qu'un euro de plus !)  Dans Schnock, on n'essaye pas de nous vendre toutes les deux pages un après-rasage (ce qui convient parfaitement dans d'autres magazines dont les gratte-papier n'ont de cesse de nous raser, justement). Alors qu'ailleurs on cherche désespérément les articles entre les pages de pub, là il n'y en a pas. Pas du tout. Rien. C'en est presque dérangeant.

Le magazine n'a qu'un défaut, il est difficile à trouver. Mais c'est aussi sa qualité. Visez les librairies plutôt que les kiosques à journaux placardés "Closer". Il faut également sortir 14,95 euros de sa poche pour qu'il soit à vous. C'est cher, mais c'est le prix de la différence, de l'exclusivité. Et de l'indépendance. La sienne, et la vôtre. De toute façon, avec seulement 4 numéros par an, vous aurez quand même de quoi acheter à manger aux petits. Et, quand ils seront moins petits et que vous leur remettrez solennellement la collection complète de Schnock que vous aurez soigneusement conservée sur la cheminée, entre le Manifeste Chap et les Mémoires de l'Elève Moinet , ils vous remercieront. Les articles sont déjà datés, ils ne risquent donc pas de se démoder, et tout étant un éternel recommencement, ils seront peut-être furieusement tendances, comme on dit dans tous les magazines que je ne lis pas, dans quinze ou vingt ans. Si Fury Magazine se veut l'avant-garde du passé, Schnock est peut-être l'arrière-garde du futur. Ce qui ne veut toujours rien dire. Mais en jette toujours autant.

schnock model

Lui, c'est un vrai Schnock model. Et vous ?

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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 07:09

oddjob logo 2 Par Oddjob

 

Automne 1972.

Cela fait maintenant deux ans que Jack Kirby (pour les ignares, il est le génial créateur graphique de Captain America et des Fantastic Four, entre autres) a quitté la Marvel pour rejoindre l’écurie adverse, DC Comics. Il va y créer trois grandes séries, plus "adultes", plus "introspectives", moins "grand public". The New Gods, de la SF pure et dure, sont lancés en 1971 ; puis, The Demon, en 1972, ou le retour au super-héros "tracassé" ! Enfin, la même année, paraît le premier numéro de sa série post-apocalyptique Kamandi : The Last Boy On Earth.

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"Kamandi vit sur la Terre AD (Après le Désastre). Dans le passé, une catastrophe naturelle aux proportions cataclysmiques a soumis la planète à une période indéterminée de radiations intenses ! Quand Kamandi, le dernier des habitants des bunkers, a rejoint la surface, il a découvert un monde transformé… ! Les bêtes sont devenues les égales des hommes… ! Les hommes ont régressé à l’état d’animaux inférieurs ! Et Kamandi a partagé leur désespoir…"

Voilà ce que l’on pouvait lire en exergue de l’épisode 2, The Year Of The Rat !  Le lecteur pouvait frissonner mais il était déjà en terrain connu…

Car il faut dire qu’à cette même époque, le genre post-apocalyptique s’étalait dans toute la "sous"-culture et principalement sur les écrans, offrant au cinéma ses plus beaux chefs-d’œuvre.

Ainsi, en 71, le roman de Richard Matheson I Am Legend connaît sans doute sa meilleure adaptation à ce jour. Car même si l’histoire originale est quelque peu trahie dans la version de Boris Sagal, The Omega Man, tant la composition de Charlton Heston que l’ambiance oppressante du film restitue efficacement "la survie" du docteur Neville…


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Avec Soylent Green, de Richard Fleischer, en 1973, Heston, encore lui, campe cette fois-ci un officier de police dans une société futuriste gangrénée de l’intérieur et sombrant dans une crise écologique autodestructrice ! (Quel sens de l’anticipation…)

Enfin, préfigurant les sommets du genre des années 80, Mad Max et Escape From New York, on a droit avec The Ultimate Warrior (New York Ne Répond Plus… en français) à une série B d’excellente facture, donnant l’occasion à Yul Brynner de rempiler dans le rôle du mercenaire, au service de Max Von Sydow cette fois, et d’affronter une bande de dégénérés dans un New York désolé et étouffant !

 

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Mais évidemment, Kamandi nous renvoie à The Planet Of Apes, et à sa saga cinématographique démarrée en 1968, avec la Statue de la Liberté en guise de passage de témoin.

Et Kirby de pousser encore plus loin le renversement des rôles !

Ici, il n’y a pas que les gorilles qui se sont humanisés. Ainsi, sur les ruines des Etats-Unis, une nouvelle carte du continent va voir les tribus des Lions occuper le grand ouest, l’empire des Tigres s’étendre sur la côte est et le sud, et les communautés de Gorilles, donc, l’ex-Middle West ! Quant à New York, en grande partie englouti, il est devenu le territoire des Rats… Sans parler d’une armée de chauves-souris géantes, de requins volants et d’une sauterelle devenue un fier destrier ailé ! Et tout ce bestiaire de parler, de piloter des engins à trois ou quatre roues, de dégainer des armes à feu sophistiquées et surtout de réduire en esclavage les derniers humains qui n’en ont plus que l’apparence…

Mais évidemment avec Kirby, tout n’est pas aussi simple ni manichéen ! Car si notre héros trouve ainsi avec le tigre Tuftan ou le lion Sultin de précieux alliés dans ce monde ravagé, il devra combattre de vrais "vilains" parmi certains autres "survivants" humains n’ayant pas sombré dans la "bestialité" ! Et les travers de la société américaine d’apparaître subtilement sous le comic : violence, tensions interraciales, peine de mort, criminalité…

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On pourra s’amuser du look surfeur de Kamandi : belle crinière blonde, physique avantageux, musculature saillante juste ce qu’il faut, short en lambeaux. Et pourtant, on est conquis par son esprit frondeur, curieux et même sensible (l’émotion dégagée lors de la mort de la belle Fleur n’est pas sans rappeler celle de Gwen Stacy dans les bras de Spiderman…)

Quand on pense que certains mauvais esprits lui trouvent des ressemblances avec le fils des âges farouches… Mais on est (heureusement) à des années lumières des piètres aventures préhistoriques du pâle Rahan !

Alors tant qu’il en est encore temps, précipitez-vous sur ces magnifiques intégrales, que nous offrent les éditions Urban Comics, de ces aventures peut-être pas si futuristes que ça… Une apocalypse est si vite arrivée !

 

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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 06:30

Eleve Moinet 2 Par l'élève Moinet

 

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Ça y est, oui ça y est ! On en tient un. Un qui a fait quelque chose dans sa vie. On peut dire que le prestige rejaillit sur nous. Nous qui serrons la main qui dessine Harpignies aux éditions Paquet,  pour lui dire "bonjour". Heu, un prestige qui rejaillit sur moi et pas sur les autres, parce qu’ils ont fait quelque chose dans leur vie, eux. Pourtant ils lui serrent la main aussi.  J’ai rajouté eux pour qu’on comprenne. Le problème, c'est qu'on ne peut pas se serrer la main à plusieurs à la fois, c’est trop difficile. Néanmoins on peut faire des choses, en même temps. Comme eux. Heu, je crois qu’on n’y comprends rien… D’un autre côté, si on n’y comprend rien, c’est normal que je n’aie jamais rien fait dans la vie, moi. Bon, j’arrête de parler de moi, parce que ce n’est pas de moi dont il s’agit, mais plutôt de lui, dont le prestige rejaillit sur nous, heu, sur moi.

Ça, c’était pour faire une introduction. Passons donc aux questions. Qui s’imposent, à nous.

 

EM : Alors comme ça, ça y est ?

E : Oui !

EM : Pourrais-tu définir ton style ?

E : Nonchalant(d).

EM : Je parlais de ton style vestimentaire.

E : Alors nonchalant avec une pointe de dandysme.

EM : Une petite ?

E : Non.

EM : Une grosse ?

E : Oui.

EM : Dis-moi, tu te rappelles quand Panoramix donne de la potion magique à Téléféric dans "Astérix chez les Goths", qu’il brise ses chaînes et qu’Astérix il dit : "Il est déchaîné" ?

E : Oui, je m’en souviens très bien. Déjà, petit ça me fascinait parce que Goscinny était assez sûr de lui et de sa vanne pour en faire rire son propre personnage (Obélix) pendant plusieurs cases.

EM : Et quand Cloridric il dit à Téléféric : "Ta vie ne tient qu’à un fil Téléféric" ?

E : Ah non, celle-là je ne m’en souvenais plus. Mais je ne l’ai pas relu depuis longtemps. C’est aussi une très bonne vanne.

Dans ma BD il y a des vannes mais ni sur les fils et ni sur les nazis.

EM : Elric, Elric… Est-ce-que tes parents ne t’auraient pas donné un nom de Goth par hasard ?

E : Bien joué la transition ! Non, ça vient des romans de Michael Moorcock, avec son personnage Elric de Ménilboné. Il a commencé à écrire ça dans les années 60. Il a aussi écrit des paroles et chanté avec le groupe Hawkwind. J’aime bien ce groupe. J’aime tout ce qui est psychédélique.

Sinon, je crois que le prénom est d’origine gaélique. Il y a eu des BD reprenant ce personnage. Si je m’en occupe un jour ça fera Elric par Elric. C’est rigolo.

EM : C’était pour faire une habile transition avec ton livre. Il parle de tes ancêtres je crois ?

E : Un ancêtre peintre paysagiste, Henri Harpignies. Du côté de ma mère.

Il était très connu de son vivant et a reçu à peu près tous les hommages possibles en France.

 EM : Y as-tu mis un peu de toi-même ?

E : Bien sûr mais comme on l’a écrit à deux avec François Darnaudet il y a un peu de lui aussi. Ou un peu de ce qu’il imagine de moi.

EM : Sans l’avoir lu, j’imagine une histoire gorgée de mélancolie. Me trompe-je ?

E : Il y a des sentiments, de l’amour, de la haine, des vannes. Plein de choses, donc forcément un peu de mélancolie. Mais ce n’est pas gorgé, juste teinté de mélancolie.

EM : Es-tu toi-même mélancolique ?

E : Ben, ça dépend.

EM : Dans ton livre, traites-tu de l’adolescence et es-tu parvenu à illustrer l’ambiguïté propre à cette période de la vie, âge trouble par  excellence ?

E : Non, parce que les personnages ont plus de 20 ans. Ils ont des problèmes de jeunes adultes plus liés à des problèmes de confiance en soit et des problèmes matériels. Ils ne sont pas dans l’ambiguïté.

EM : Peut-on dire que ton livre, malgré son coté passéiste, ouvre des réflexions sur l’actualité à partir de thématiques ultra-contemporaines en se jouant des conventions sociales ?

E : Haha ! Tu l’as trouvée dans Chroniqu’art ta question ou quoi ?

Je réponds quand même… Je parle du passé pour mettre en résonance deux visions de l’art. Celle de mon ancêtre, peintre paysagiste, et une plus moderne. Les deux se rejoignant parfois.

EM : Y trouve-t-on de l’ironie tranchante ou de l’ironie mordante, ou bien les deux ?

E : On y trouve tout ça et bien plus encore !

EM : Te connaissant, n’as-tu pas essayé de brouiller les pistes entre le réel et la réalité ?

E : Mais dis-moi, tu me connais bien !

On a commencé à écrire l’histoire sérieusement il y a presque 3 ans. Avec François on s’envoyait des pages de storyboard et chacun apportait un élément nouveau ou modifiait légèrement une scène écrite par l’autre.

La bibliothèque de Valenciennes m’a gentiment prêté la biographie de mon ancêtre. J’ai défriché ça en choisissant des passages et des citations. Ensuite c’est surtout François qui a dit ce qu’on gardait ou pas et qui l’a mis en scène. Je n’étais pas très à l’aise avec ces passages, sauf le dernier qui parle d’art.

Tout ça pour dire que ce qui concerne mon ancêtre est tiré de faits réels.

Ensuite il y a Eric, le personnage contemporain, qui est clairement un ersatz de moi mais ce n’est pas moi. Il a mes vannes mais pas ma vie.

Le plus étrange c’est le personnage de Marie. Alors que le scénario était écrit à 75% une fille qui s’appelle Aurélie est apparue dans ma vie et elle avait des similitudes troublantes avec la Marie fictionnelle.

EM : Je crois que tu aimes bien dessiner, non ?

E : C’est fatiguant quand même. C’est plus rigolo d’écrire les histoires.

EM : Y a-t-il une question que tu aurais aimé que l’on te pose ?

E : Il y a plein de questions que j’aurais aimé…

En revanche il y en a une que je trouve très con : "Comment vous faites pour dessiner aussi bien ? De la main gauche en plus ?!"

Et vu que le blog fait régulièrement des sélections musicales, tu aurais pu me demander ce que j’ai écouté pendant que j’ai fait l’album.

Alors, je le fais en estimant que tu m’as posé la question !

PJ Harvey dont le dernier album (2011) est génial :

http://www.youtube.com/watch?v=5tFBo1QunlA

J’ai fait découvrir La Femme à tout l’atelier. Je suis vraiment fan depuis longtemps.

Un morceau tout récent, qu’ils ont fait à Noël :

http://www.youtube.com/watch?v=saFBRrxZyI0&feature=youtu.be

Et une reprise de Chuck Berry :

http://www.youtube.com/watch?v=8A16XIQ8oTk

Et plein de trucs électro dans ce style là (ici Gold Zebra) :

http://www.youtube.com/watch?v=_Seo6uGOsNg

Ou plein de trucs garage dans ce style là (ici Jacco Gardner dans sa première formation avec une reprise de Los Chijuas) :

http://www.youtube.com/watch?v=iT6HzUl2I3w

J’aime énormément les Limiñanas (et je remercie énormément Lionel pour m’avoir donné un morceau pour la bande annonce de la BD).

Une reprise des Beach Boys qu’ils ont fait pour Mojo :

http://www.dailymotion.com/video/xs938y_the-liminanas-feat-nadege-i-know-there-is-an-answer_music?search_algo=1

EM : Pour finir, es-tu plutôt Akim ou plutôt Zembla ?

E : Kalar, moi je suis Kalar. Et ça vaut le détour ! J’ai découvert ça grâce à une conférence de Jean-Pierre Dionnet.

 

Bref, comme vous l’avez deviné, voila un album de bandes dessinées jubilatoire et à consommer sans modération dès le 12 février. Assurément un aller-simple pour la rêverie avec embarquement immédiat.

Dès que j’ai réussi à économiser 15,50 €, je le confirme. Bon… c’est pas tout. Qu’est-ce qui y a à la télé ?  Où j’ai mis mon Télérama ? Et mon Chroniqu’art à moi ?

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16 décembre 2013 1 16 /12 /décembre /2013 06:42

Eleve Moinet 2 Par l'élève Moinet

 

Après avoir passé 6284 heures sur les pages Chaland d'Ebay et être tombé 12256 fois sur "le chaland qui passe", vous l'avez compris plus vite que moi (l'émotion !), me voici enfin vengé. L'heure de la rédemption a sonné. Je suis donc fier de vous présenter le "(Yves) Chaland qui passe". Chaque mois, un collector rien que pour vous. Je viens de faire les comptes, cette rubrique devrait durer 12 ans et 3 mois.
PS : Nous cherchons toujours un volontaire pour "la place du Stanislas (Barthélémy)" et pour "le Saint-Paul-en-(Luc) Cornillon".


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La question Minitel du jour est adressée par erreur au "Chaland qui passe" par le jeune Laurent d’Albi. Cher Elève Moinet, deux questions me taraudent. Faut-il s’habiller comme ses chanteurs préférés pour les écouter et crois-tu au retour du casque colonial ?

PS : As-tu vu la plaque émaillée de Noël de Freddy Lombard ? Sur ce, je t’en souhaite un joyeux.

 

Cher Laurent, sache qu’il est bien sûr indispensable d’adopter une tenue de circonstance pour écouter ses chanteurs préférés. Ainsi, avant de mettre un disque des Sparks, j’enfile une veste à carreaux et des chaussures bicolores pour être en adéquation avec les célèbres chanteurs californiens. De même, il est primordial de s’habiller en Freddy Lombard pour lire ses aventures et vivre au milieu de ses objets quotidiens. Il est hors de question de relire Le cimetière des éléphants vêtu d'un jean délavé ou, pire, d’un costume-cravate. Emprunter pour l’occasion la ligne 1 du Métropolitain - même aux heures de pointe - est tout indiqué. Il en est de même pour se recueillir devant cette fameuse plaque, puisque tu me donnes ici l’occasion d’une judicieuse transition. Détaillons la garde-robe de nos trois amis si tu le veux bien. Cela pourra aussi te servir dans ta vie de tous les jours. Avant que j’oublie, la réponse à la deuxième question est non.


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Se protéger du froid wallon pour pousser la chansonnette n’est pas une mince affaire. Freddy a judicieusement opté pour le traditionnel Duffle-coat des pêcheurs belges (159,99 €, La Redoute) - Non, mon gars, pas ceux qui posent leur canne près d’un lac à côté du trépied et du pack de 6, mais ceux d’la mer du Nord en plein hiver. Les vrais. De laine cardée et grattée sur les deux faces pour lui donner son aspect ébouriffé, sa forme ample et large apporte chaleur et confort. Il est pourvu d’une capuche que l’on ne portait pas à l’époque et qui accentue le côté "cool" du vêtement. De toute manière, notre élégant aventurier a opté pour le port d’une écharpe pure laine de couleur mode (450 francs) qu’il porte négligemment autour du cou. Il est fermé par trois gros boutons coniques en corne de buffle urugondololais probablement, qu’il peut facilement manipuler malgré le port de moufles (1600 francs). Félicitons notre ami d’avoir choisi l’harmonica pour se faire entendre, plutôt que l’accordéon chromatique. Mal fermé, le troisième laisse apparaître une paire de pantalons en tricotine de laine mélangée, donnant un tissu lourd mais souple, d’une tombée impeccable (5990 francs). Malheureusement, celui-ci est contrarié par la jarretière à côtes derby d’une paire de fortes chaussettes en pur fil uni très extensible, solide et agréable (395 francs), trouvant sa place dans des bottillons d’après-ski - dessus en forte peausserie daim marron, modèle très chaud, confortable et pratique grâce à sa fermeture mécanique instantanée, qualité extra-forte, intérieur tout fourré molleton blanc - dessous à fortes semelles en caoutchouc moulé havane avec gros relief antidérapant, vulcanisés et inarrachables même sous la contrainte (2890 francs du 36 au 40 – n’oublions pas que Freddy Lombard chausse du 40).


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"A pantalon rentré, slip porté" (proverbe wallon). Gageons que Freddy a opté pour un slip kangourou plutôt qu’un caleçon long molletonné pour protéger son intimité. Ceinture élastique, bords renforcés et entrejambe doublée à ouverture devant. En Rhovylon (Rhovyl et nylon) s’il vous plait ! Idéal pour les rhumatisants. Le maillot de corps est assorti en jersey de coton duveté. De coupe étudiée, il moule parfaitement le corps du dynamique aventurier (370 et 500 francs). L’élégance, ce sont les détails. Pour justifier sa "mise très distinguée", dixit notice individuelle de la police de Bouillon, deux badges fantaisie "Dina" disponibles auprès des ADF à jour de leur cotisation (22 €) auraient étés du meilleur effet.

 

Ceux-ci me donnent l’occasion d’une nouvelle judicieuse transition. Passons donc à Dina Martino si vous le voulez-bien, sans nous arrêter sur Paul Dupuis de "mise ouvrière". Voyons voir… Costumes de chassePaletots et cuissardsCostumes de ville... Tiens ?!... Rien sur les filles dans le catalogue Manufrance de… Saint Etienne 1957 ?  C’était bien la peine. Permettez-moi, néanmoins de m’attarder sur les gants de cuir très emmapeeliens. Le comble de l’élégance féminine hivernale.

 

Pour…heu, l’occasion, retournons à notre bout d’alu. Rien d’hallucinant : un trou, un plat, un numéro. Passons sur le rose Malabar de nos quatre (3+1) complices occupés à s’égosiller alu-nisson (un peu d’humour). Oui, mais qui, quoi ? La cigale et la fourmi puisque la bise est venue et qu’ils se trouvent fort dépourvus ? Bof. Cantilènes en gelée de Boris Vian ? Ou pourquoi pas… Oui, mais oui, une Christmas song d’Elvis ! La Thompson 1928 (170 € la réplique, frais de port offerts) prenant l’air, probablement par un inconditionnel de Chuck Berry ou de Frank Sinatra, ne nous laisse pas deviner le contraire. Bref, encore une plaque émaillée de nombreux incidents.

 

Maintenant permettez-moi une réflex… une pensée personnelle. Je ne sais pas pourquoi, mais tout d’un coup, l’image de cette plaque me fait penser à cette rubrique. Pas très instructive, pas très drôle, qui ne cocasse pas des briques. Un comble (la rubrique, pas l’image).  Et si je m’escrimais seul dans le froid informatique ? Et si quelqu’un m’en voulait ? Et si j’allais me faire plaquer ? Et si j’étais encore à côté ? De la plaque… Pfff encore un mauvais moment à passer. Pour la peine, je crois que je vais aller chanter dans la rue. Où ai-je mis mes bottillons ?

Joyeux Noël Laurent et à vous tous les amis.

 

 

Indice de rareté 2/5

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9 décembre 2013 1 09 /12 /décembre /2013 07:07

Getcarter logo Par Getcarter

  fred funcken

 

Avant tout dérapage, je reste assez mitigé sur le FUNK alors pourquoi ce titre ?

Noël se rapprochant, je repense à ces moments où les kids déchirent les papiers colorés pour découvrir une console de jeux PSPSHITBOX non non le temps où nous pouvions recevoir par bonheur un volume des FUNCKEN. Pour un cercle de connoisseurs, si vous avez plus de vingt ans (ou trente d'ailleurs...), ce nom vous dit certainement quelque chose. Fred FUNCKEN est en effet décédé à Bruxelles à l'âge de 82 ans cette année. Avec son épouse Liliane, il a contribué à faire passer l'uniformologie d'une austère science réservée à quelques obscurs initiés à une passion pour l'épopée (napoléonienne notamment) et le chatoiement des tenues. Après avoir été un illustrateur connu et reconnu, Dieu sait que j'aime ces artistes, préférant souvent Aslan pour des raisons de proportions, pour des illustrations TINTINESQUES il n'avait pas la côte chez SPIROU, ainsi que pour les éditions Lombard, et avoir créé ses propres - nos propres - héros de bande dessinée, HARALD le VIKING, DOC SILVER etc... le FUNCKEN FATHER va assouvir avec sa femme sa passion pour l'histoire dans les 60s, tiens je suis surpris !

A travers une série d'ouvrages qui vont devenir rapidement une "Bible" pour d'innombrables kids pour qui les FUNCKEN vont s'ajouter au Robert et au Larousse sur des étagères d'acajou. Je tiens juste à rendre un petit hommage à cet illustrateur et son épouse qui par le biais de mon regretté grand-père m'ont fait découvrir l'amour du dessin et de l'histoire. Alors voilà, jeunes pères, à la veille du solstice cocacolaisé, une petite édition originale Casterman est la bienvenue sous le sapin pour éveiller les kids et réveiller vos doux souvenirs.

 

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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 10:30

Eleve Moinet 2  Par l'élève Moinet

 

Michel, Dan, Jimmy, Marc, Ric… Les jeunes gars du style rétro

 

Ce mois-ci : Lefranc dans Le mystère Borg


lefranc03eo

 

Résumons-nous. Le besoin naturel d’un chic type est de rencontrer un chic type. Pour l’assouvir, il faut se mettre au lit. Confortablement. Allumer la lumière blanche de votre lampe de chevet et ouvrir ces deux bons gros morceaux de bon carton, ces 64 bonnes pages de bon papier bien jauni, reliées par une bonne bande de bonne percaline bien rouge. Soupesez l’intrigue bien ourdie. Humez le parfum de l’aventure bien courue. Reprenez des couleurs bien mariées. Vous avez rendez-vous avec la guerre froide. Bien au chaud.

 

Pwhâââ pwhâââ.  Que faire, oui que faire si vous vous rendez en plein hiver, sous un ciel menaçant, dans une célèbre station de sport d’hiver suisse à bord de votre Alfa Romeo Giulietta Sprint Veloce, en compagnie de votre pupille, afin de disputer le critérium des journalistes européens et alors que la route, dans une forte grimpée recouverte de neige durcie, se transforme en vraie patinoire, vous assistez impuissant, à la course-poursuite d’une berline Fiat 2300 lancée à toute allure, conduite par le collaborateur d’un célèbre bio-chimiste italien qu’il vient de faire ignominieusement disparaître dans un attentat maquillé en accident de la circulation afin de lui voler sa fantastique découverte, et d’une Jaguar MK 2 - conduite intérieure cossue, néanmoins très prisée en compétition à l’époque, ayant notamment remporté le Tour de France auto de 1960 à 63 aux mains de Bernard Consten - du vil Axel Borg et de ses sbires lancés à ses trousses afin de lui dérober son précieux trésor que certains états n’hésiteraient pas à payer une fortune colossale et que, par-dessus le marché, vous déclenchez malencontreusement, après avoir entendu des coups de feu, le mécanisme d’une bombe incendiaire à retardement cachée dans la Fiat qui vient de finir sa course dans le fossé alors que la Jaguar a mystérieusement   disparu ? Hein ? Je vais vous le dire, moi…Voilà, heu… Non… Ca non… Ca non plus… Ca ? N’importe quoi ! Et bien je ne vois pas, non… Oui, c’est facile de ricaner tant que je ne vous aurai pas dit que cette fantastique découverte n’est pas celle d’un enfant caché du prince Albert mais d’un super virus ! Rassurez-vous, ne vous précipitez pas pour éteindre votre ordinateur. Vous pouvez tranquillement savourer la fin de cette chronique, il ne s’agit pas d’un virus informatique mais juste d’un bouillon de culture capable de dévaster tout un pays. Alors ? On fait moins le malin maintenant ! En tout cas, la meilleure chose à faire c’est de relire les cinq premières pages du Mystère Borg.

 

Si la plus belle première page d’un album de ligne claire est celle du Fantôme espagnol de Bob et Bobette, celles-là sont incontestablement le meilleur commencement d’un album de style rétro ou je n’y connais rien. Unité de lieu, d’action, de temps, l’intensité du récit croît à mesure que la route s’élève et que la nuit tombe avant de se terminer, comme il se doit, par le traditionnel point d’exclamation. C’est un acte en deux pièces que l’auteur nous offre pour nous faire entrer de plain-pied dans cette tragédie. Suisse en l’occurrence, les grecques, c’est Alix qui va s’y faire voir.

 

Malgré tout, le sommeil vous gagne ? Il y a école demain ? Passons directement  à un bon  strip. Le dernier de la page 21, particulièrement attirant. De la virilité "Merci Hans ! Tu es un véritable chic type",  de l’attendrissement "Pauvre gosse !... Il a souffert aujourd’hui !... Mais il a été à l’école du courage et s’en est très bien tiré !...", de la stupéfaction "Ca par exemple !... Qu’est-ce que vous faites ici ?!..." s’écrie notre héros dont le portrait est peut-être le plus séduisant de toute la série. Romantique, blond comme les blés, un regard sombre et ténébreux souligné par des sourcils bruns, bien dessinés. Le charme de l’homme affairé sans doute. Jamais notre héros n’a été si bien croqué. Pourtant... Peut-on être l’un et l’autre ? Blond et brun à la fois ? C’est comme être Blur ou Oasis, Poulidor ou Anquetil. Impossible. Alors, comment savoir ? D’ailleurs, est-ce une ex repentie venue lui gâcher ses vacances, qui l’attend dans le "petit salon" et provoque sa stupeur ? Elle pourrait nous… Heu, désolé. Mais en fait d’ex, tintin. Pour Lefranc, c’est… l’inspecteur Renard avec qui il a rencard. Le seul à porter moustache en "brosse à dents" et cheveux en "brosse" dans les sixties. Lui pourrait mener l’enquête et nous renseigner. Mais il doit bourrer sa pipe et déjouer une machination. On rigolera plus tard.

 

La suite, ce sont des pistes enneigées sur lesquelles Lefranc se déhanche ou qu’il suit, aussi ténues soient-elles. Gardsten, Venise en passant par Lucerne. Lucerne, immortalisée par l’anagramme du regretté maître Capello. Ca commence par enc, ça finit par ler et au milieu il y a une lettre. Tout ça avec son petit protégé et confident, Jeanjean à qui il a encore dû rédiger un mot d’absence. (Sans commentaires… Ou comment ne pas partir tout seul en vacances, sans risquer de se taper le poulet de la belle-mère le dimanche midi pendant trois mois)

 

Avant que vous n'éteigniez la lumière, vous avez raison de relever votre sourcil. Je ne voudrais pas que vous restiez sur une mauvaise impression. Jamais le mystère Borg n’a eu un dos toilé comme annoncé péremptoirement dans l’introduction. Il s’agit bien sûr de carton. Comme celui que va faire cette rubrique. Cette fois c’est sûr. Pwhâââ pwhâââ.

 

Intensité dramatique : **** 

Valeurs familiales : *

Valeurs sentimentales : ***

Données historiques : **

Valeurs morales : *


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